L’épicerie sociale ; 1,5 euros pour 3 jours de nourriture

« J’ai de grosses difficultés financières », s’excuserait presque Nicolas qui n’est pas venu demander une aide alimentaire depuis 9 mois. « La démarche n’est pas évidente, mais dès le premier contact la gêne disparaît, explique Dany, secrétaire de l’association. Ce sont souvent les personnes âgées qui sont les plus gênées car ce n’est pas dans leur mentalité. »

Les ainés sont de plus en plus nombreux à passer la porte de l’épicerie sociale. Difficile de vivre avec les 600 euros du minimum vieillesse. « C’est lorsqu’ils se retrouvent seuls à payer le loyer d’un appartement trop grand que les problèmes arrivent », raconte Dany. Gênés de faire le premier pas, certains bénéficiaires veulent montrer leur reconnaissance. Ils aident alors les bénévoles du matin à mettre les produits en rayon.

Ici, pas de profiteurs…Les 40 bénévoles de l’épicerie sociale apportent un petit coup de pouce dans l’urgence. Trois jours de nourriture par personne, une à quatre fois par quinzaine, pendant deux mois maximum. « On a pas vocation à assister les gens systématiquement. Et ils viennent lorsqu’ils ne peuvent pas faire autrement », tranche la directrice de l’épicerie sociale.

Elle a enregistré une augmentation de 20% par rapport à l’année dernière, mais grâce à la prime de rentrée scolaire, qui vient d’être versée par la CAF, elle note une baisse de la fréquentation. « A partir du 15 du mois, quand tombe le RSA, on fait des petites journées, témoigne Dany, assise derrière son bureau et ses fiches bristol. Le public est ciblé et encadré, tout est posé sur des fiches de renseignement. Je peux vous assurer qu’il n’y a pas de profiteurs… »