Cowboys du Queyran’ch : un petit bout des USA à Bordeaux


Pierre Frei, Salon de l'Agriculture Nouvelle-Aquitaine
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/06/2019 PAR Sabine Taverdet

Nikki Van Mil et Thierry Dhaussy définissent tous deux l’équitation western comme bienveillante et respectueuse. Et le calme olympien de leurs deux montures, Jopulse, un poney des Amériques de six ans et Gingro, un croisé Haflinger-Quarter horse de trois ans, en sont la parfaite image. C’est dès l’âge de deux ans que les chevaux sont initiés et le mot d’ordre : le communication. 

Thierry a fait partie du monde de la course pendant 25 ans puis est s’est envolé au Colorado pour se former auprès de John et Josh Lyons, des pontes de l’équitation western. Dès son retour des Etats-Unis, il monte un centre équestre dans l’Oise qu’il pilotera pendant plus de dix ans. Arrivé au Queyran’ch depuis quelques mois, il y enseigne l’équitation wester. « La méthode part en premier lieu du travail à pied : tout ce que l’on va demander au cheval, il va savoir d’abord le faire sans nous sur le dos. Dans l’équitation western, on recherche à avoir des chevaux légers, qui ne s’appuient pas sur la main, rassemblés et surtout bien dans leurs têtes. On va travailler sur trois choses : le mental, l’émotionnel et le physique. » explique le horsman. 

coboys salon agriculture

La deuxième partie de son activité est la rééducation. Celle du cheval passe également par celle du cavalier. « Certains des chevaux ne rentrent plus dans les camions car ont été traumatisés, d’autres que l’on m’amène car je viens des courses, ne rentrent plus dans les boîtes de départ et les certains partent même en rodéo dès que l’on monte dessus… Toutes les difficultés rencontrées peuvent être réglées, il s’agit surtout de rétablir la communication entre les chevaux et les propriétaires. » détaille-t-il.

L’équitation western murmure à l’oreille des chevaux 

Le ranch, ouvert par Laetitia et Favien les gérants, existe depuis 15 ans. Il prend un nouveau virage en concentrant plusieurs professionnels autour de l’équitation wester. C’est dans cette optique que Nikki, psychomotricienne, est venue présenter l’équitation western aux côtés de Thierry mais aussi son activité para-médicale au sein du ranch. « Tout comme un kinésithérapeuthe ou un orthophoniste que l’on consulte quand on a mal au dos ou qu’un enfant développe des problèmes de langage, je propose un bilan de psychomotricité en cabinet, puis, si cela est possible selon le cas, on peut entamer une rééducation en se servant du cheval. Avec certains, je travaille à pied pour, par exemple, gérer la distance inter-personnelle, d’autres travaillent en montée pour se repérer dans l’espace, le temps, gérer son tonus ou son équilibre. retard de développement, blocage émotionnelle, concentration, manque de confiance en soi, équilibre, tonus, et même écriture et handicap moteur… On peut travailler énormément de choses. »

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Tous les deux passionnés par l’équitation western pour ses racines éthologiques et la recherche d’une compréhension totale du cheval, le travail se fait dans une complémentarité parfaite, tant entre professionnels qu’entre chevaux et cavaliers. Confort, sécurité et plaisir sont les maîtres mots de l’enseignement qu’ils dispensent. Et tout cela transparaît quand on voit les deux cavaliers évoluer sur leurs montures lors de la démonstration de chevaux légers à laquelle participe le Haflinger-Quarter Gringo et Jopulse, le poney des Amériques. Et la démonstration de chevaux légers prend tout son sens quand Thierry explique avoir pris part au concours d’Aachen. C’est en 100 jours que les participants doivent faire d’un mustang un cheval de famille. les entrainements sont visibles au Queyran’ch jusqu’au mois d’août en attendant qu’horseman et cheval s’envolent pour la finale en Allemagne, le 24. Mais pour l’instant, Thierry est juché sur Jopulse. Race existante depuis les années 1950 aux USA, le poney des Amériques est ramené en métropole tardivement. Croisement entre un Appaloosa et un Shetland, se rajoute du Quarter pour donner un poney avoisinant 1m40. « Le mien fait 1m54, il a oublié qu’il devait rester petit et moi j’ai oublié de grandir, on était fait pour s’entendre ! » lâche le horseman en réajustant son chapeau devant le soleil couchant de l’horizon bordelais. 


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