Les conventions de mise à disposition: une solution Safer pour accompagner les viticulteurs


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/10/2010 PAR Solène MÉRIC

Les 13 ha de vignes de François Brouard se répartissent en 6,5 ha de rouge et 6,5 ha de blanc, « exclusivement du Sémillon » précise-t-il. Mais, pour l’instant, il mise essentiellement sur la commercialisation de son vin rouge dont « la totalité part en bouteille ». C’est justement « pour se concentrer sur les vendanges, la mise en bouteille et surtout la qualité de ce produit » qu’il a choisi de confier la location de 4,5 ha de ses vignes de blanc à la Safer via une convention de mise à disposition (CMD).

Un système souple et garanti par la Safer
Grâce à la CMD, la Safer lui permet de mettre en location ses vignes «avec un contrat d’un an renégociable en fonction des besoins », et sans condition particulière de reprise. Ce type de bail Safer est donc bien plus souple que le traditionnel fermage. « De plus, précise Hervé Olivier, Directeur de la Safer de la Gironde, la Safer garantit au propriétaire le versement du fermage et le bon entretien des vignes. Ce qui signifie que c’est elle qui porte la responsabilité en cas de défaut du locataire dans ses obligations. » Le risque est donc faible pour le propriétaire. Autre avantage non négligeable pour François Brouard, un tel système de location c’est à la fois « une vendange qui part sans frais de ramassage et de vinification, et un apport de trésorerie assez rapide, là où la vente en bouteille n’aurait pas de retour financier avant 10-12 mois… » Bref un système avantageux pour quelqu’un en situation de nouvel exploitant et à qui il reste encore 5 ans d’emprunt. Mais il insiste, ce n’est pas un but en soi, « cette situation est transitoire ». Il compte bien, une fois l’emprunt remboursé, valoriser lui-même ses Sémillon. Cela dit, il n’aurait pu en être autrement car la CMD ne peut légalement être reconduite au delà de 12 ans.

Le signe d’une viticulture à deux vitesses
Caractérisées par leur grande souplesse et un retour financier rapide et intéressant pour le propriétaire (calculé sur la moyenne du prix du tonneau, mais avec les coûts de vendange et de vinification portés par le preneur) les CMD Safer connaissent un fort regain d’intérêt en raison de la crise, mais aussi, pour l’année 2009, de la grêle subie en mai 2008. Selon les chiffres de la Safer Gironde, le total global de surfaces agricoles mises à disposition est passé de 1848 ha en 2008 à 2699 ha en 2009, dont les trois quarts pour des surfaces viticoles. Et l’engouement ne cesse de progresser chez les viticulteurs : « On a été assailli d’environ 200 demandes de convention de mise à disposition durant l’été 2010 » confirme Hervé Olivier. Il s’agit bien là d’une manifestation de la crise puisque la plupart des demandeurs ayant leurs chais pleins, cherchent à mettre leur vigne en location, pour quelles soient « exploitées» par d’autres. D’un point de vue plus global, « ça permet ainsi de retirer du marché du vrac du vin qui serait parti à la baisse » analyse le directeur de la Safer girondine.
Cela dit, si le nombre de CMD viticoles, est bien signe de nombreux viticulteurs en difficultés, il faut aussi noter qu’il y a des viticulteurs candidats à la reprise de ces vignes, et qui estiment donc ne pas produire assez. Plus qu’un symptôme de crise, les conventions de mises à disposition révèlent en réalité une viticulture bordelaise à deux vitesses… ou l’histoire du verre de Bordeaux à moitié plein ou à moitié vide.

Solène Méric

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