Michel-Ange sur accordéon à la Petite Escalère


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/06/2014 PAR Julie Ducourau

Une violoniste baroque qui a joué avec les plus grands et une accordéoniste polymorphe plutôt chansons françaises, la rencontre pouvait sembler étrange. Pourtant sur les bords de l’Adour, au cœur de ces jardins de la Petite Escalère (LPE) où la nature converse avec les sculptures, le charme a opéré. Avec quelques passages du roman de Leonor de Recondo sur un épisode de la vie de Michel-Ange à Carrare, mis en musique par un mélange de morceaux traditionnels et de chansons créées par Chloé Lacan avant un final plein d’émotions sur le Passagalia de Heinrich Biber, compositeur baroque du XVIIe, et ces notes profondes de violon sur les accords longs de l’accordéon.

En lisant un texte de la sorte, « on ressent le lien très fort entre le rythme et l’harmonie », « il y a quelque chose qui nous nourrit émotionnellement différemment », souligne Leonor de Recondo qui retournait aujourd’hui dans ce jardin où l’amena son père sculpteur il y a une quinzaine d’années. Un jour de retrouvailles aussi avec l’artiste basque Aitor de Mendizabal qu’elle n’avait pas vu depuis des lustres, souvenirs d’une enfance italienne. « Un hasard. Mais pas complètement », dit-elle, y voyant « les aventures de la vie », « presque comme une famille en fait ».

Portes ouvertes confidentiellesA la limite des Landes et du Pays basque, la Petite Escalère est un de ces rares lieux complètement propices à ce genre de moment poétique. Une idée de lecture mise en place avec les Rencontres à Lire de Dax.

Ici, dans cette forêt secrète de 28 hectares, se mêlent des oeuvres de Bourdelle, Zigor ou Niki de Saint-Phalle. Des pièces souvent monumentales dont certaines se sont retrouvées en début d’année sous les eaux et la boue d’un hiver d’inondations, comme les « Femmes au perroquet » de Fernand Léger. Sans dommages apparents. Quoi qu’il arrive, « chaque année, quelques structures sont restaurées pour être pérennes le plus longtemps possible », souligne Corinne Crabos (LPE).

Cet endroit d’exception ouvert au public seulement deux fois par an et en comité restreint lors de portes ouvertes confidentielles, sert aussi de résidences d’artistes. Un lieu d’accueil et de pédagogie également pour les écoles de la région, des malades d’Alzheimer, des autistes et des personnes ayant des problèmes d’addiction, explique Mme Crabos.

Avec l’idée de Dominique Haim, fille du marchand d’art Paul Haim créateur de ce lieu, d’y développer l’hortithérapie menée aux Etats-Unis notamment, pour aider les patients à lutter contre leur souffrance par le jardinage.

En sortant de ce parc qui incite il est vrai à la méditation, résonnent encore les mots de Leonor de Recondo lus quelques instants plus tôt sur une musique de joyeuse mélancolie : « dans la lumière de l’aube, l’homme aux pieds nus fend le vent, le cœur ébloui de bonheur ».

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