Nicolas Dumontheuil, l’Africain de Beauville


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 11/01/2011 PAR Olivier Darrioumerle

« J’étais riche, à l’époque… », souffle-t-il entre les dents tout en roulant une cigarette. C’était l’époque où il travaillait dans une agence de com. « Ça ne m’intéressait pas de faire de la pub pour vendre des conneries, c’était vraiment chiant », insiste-t-il d’une voix languissante. Dumontheuil est un auteur de bande-dessinée qui porte sur lui l’usure du travailleur quotidien, de celui qui ne connaît pas les congés payés et qui gagne « comme un prof, mais en plus précaire ». Son premier album, l’Enclave, il l’a apporté avec lui, jusqu’aux portes des maisons d’édition, avec toutes les pages. C’est Dargaud qui fut le premier intéressé et puis Casterman qui édita Qui a tué l’idiot ?, une histoire carnavalesque qui se déroule dans un village de dégénérés style l’Arrache-coeur de Boris Vian. Des inspirations qui, à l’époque, étaient des angoisses insolubles et qui, aujourd’hui, le font sourire. « Les idées sont déjà structurées, on est guidés », assure-t-il d’un regard doux, presque poids plume, se rappelant l’influence de son village de Beauville, coincé entre le Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne où il y avait « ce curé un peu taré qui battait sa sœur parce qu’elle était folle. »

Un autre monde
Qui a tué l’idiot ?
est un album qui a bien marché si l’on se fie à la réaction de Dumontheuil qui a profité de son premier succès pour fuir le monde de la pub. Et puis une période de vaches maigres, un désert à traverser sans plus savoir quoi raconter. Son pote Jean-Denis Pendanx est au Bénin, il passe son service civil, Nicolas Dumontheuil s’ennuie à Paris.  « Je regrette un peu de ne pas avoir fait la coopération, dit-il sans complexe, ça m’aurait dégourdi. J’étais timide alors j’ai forcé le trait pour me faire réformer. Maintenant la timidité, elle est dessous, sous des couches de vernis… » À l’époque, il rêvait peut-être, lui aussi, de s’envoler vers d’autres Florides. Et l’Afrique de l’Ouest, Dumontheuil y est allé et il y est retourné et à chaque coup il se demande bien pourquoi, il y retourne ! Deux fois avec Pendanx, une fois mémorable en moto avec Ptiluc. « Cinq ou six fois » en tout. Et quand on lui demande pourquoi, Nicolas Dumontheuil répond simplement, « l’Afrique, c’est un autre monde… » 

Olivier Darrioumerle

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