L’Association pour le Mondial de Tonte de Moutons a été créé en décembre 2015, avec pour objectif de proposer la candidature de la France pour le Mondial de 2019. Un pari pas si évident dans un pays où ce métier reste peu connu. L’objectif pour les éleveurs membres, et les différents partenaires adhérents (comme par exemple le Salon Tech ovin), « c’est de faire connaître cette activité et de mobiliser le public autour de cette candidature », explique une tondeuse professionnelle de l’association. Si la candidature atteint une certaine notoriété auprès du grand public, alors le dossier, qui sera déposé par l’association lors du prochain mondial en Nouvelle-Zélande, (en février 2017), attirera encore davantage l’attention du jury international qui doit décider du lieu de l’édition suivante… La France en quelque sorte démontrera ainsi son envie et sa légitimité à recevoir un événement créé il y a 40 ans, et qui n’a que très rarement l’occasion d’être organisé hors pays anglo-saxon, grands spécialistes de la discipline.
Pour mobiliser les troupes (et les troupeaux…), les tondeurs de l’AMTM se sont donc lancés dans une grande tournée de démonstration à travers la France tout au long de l’année 2016. Après un passage obligé par le Salon International de l’Agriculture à Paris au mois de mars, par la Foire exposition de Limoges, et par Bordeaux ce lundi, plusieurs dates sont encore inscrites à leur programme : le sommet de l’élevage dans le Puy-de-Dôme, le Festival de l’agriculture dans la Vienne, et bien sûr quelques Concours de Tonte, dans le Lot ou dans l’Yonne.
Opération crowdfunding
Au delà de la sensibilisation du public à leur projet, un autre message est passé à l’occasion de ces déshabillages en règle de moutons : l’existence d’une opération de crowdfunding sur la plate-forme Leetchi, afin de soutenir, financièrement cette fois, leur projet. Car le budget à mettre en place n’est pas anodin : 640 000 €. Au-delà de la candidature, la cagnotte, permettra l’organisation du concours, sa communication, mais aussi la venue de juges internationaux, ou encore l’hébergement de près de 300 tondeurs arrivant des quatre coins de la planète pour participer au Championnat.
Mais la France, qui a pour seule concurrente l’Irlande du nord dans cette course à la candidature, a quelques atouts en main, à commencer par une certaine expérience. A l’été 2013, c’est elle qui a reçu et organisé les Tournois des 6 Nations de tonte de moutons (eh oui…!) au Dorat déjà, où 10 000 spectateurs sont venus admirer le travail des tondeurs, et des kilos de laine tombés du dos de moutons. Ces derniers, au coeur de l’été devaient être bien contents de s’en débarrasser… Autre atout, son « exotisme ». Ils sont rares les pays non anglo-saxons à candidater. Or si en 2017, le concours est organisé en Nouvelle-Zélande, l’édition précédente, c’est tenu en République d’Irlande…. Ce qui n’est bien sûr pas la même chose que l’Irlande du Nord… Mais pas bien éloigné non plus !
Si l’AMTM et avec elle La France, remporte son pari, alors Le Dorat, sorte de capitale française de la tonte de mouton (environ 15 tondeurs professionnels évoluent dans un rayon de 50 km), devra donc se préparer à accueillir 300 tondeurs de 30 nationalités, 5000 animaux, tout prêts à une petite coupe, et environ 30 000 visiteurs. Un sacré challenge dont la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, qui d’ici là ne sera plus si nouvelle, et, espérons-le rebaptisée, pourra être fière. Ce sera la toute première fois qu’un tel événement sera organisé en France.