Portraits de femmes en campagne : Alice Leiciagueçahar, pour l’amour du Pays Basque


Aymeric Bourlot | Aqui
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/03/2010 PAR Solène MÉRIC

Née à Saint-Jean-Pied-de-Port, dans un milieu familial modeste, elle y vit encore, avec la ferme intention, de ne jamais trop s’en éloigner. De son enfance, sa seule frustration, sera celle de ne pas avoir appris la langue de ses parents : le basque. « Mon frère, qui ne parlait que basque, a eu beaucoup de difficulté pour rentrer à l’école où seul le français était admis. Du coup, à ma naissance, et pour nous faciliter la vie, mes parents se sont eux aussi mis au français, seule ma grand-mère nous parlait en basque.» C’est une déception qui ne la quittera pas, et dès le lycée, elle commence à s’initier à la langue familiale. Mais c’est grâce à l’association AEK, qu’elle progresse vraiment. Son bac en poche, elle part faire des études de commerce à Toulouse. Elle en reviendra avec deux certitudes : le commerce, ce n’est pas son « truc » pas plus qu’elle « ne peut vivre loin du Pays-Basque ». Après des années de petits boulots divers et la gestion d’un cinéma pendant 5 ans, elle en revient à son premier amour : la langue basque. Mais cette fois, c’est elle qui va l’enseigner, grâce à l’obtention, en 1997 d’une habilitation pour enseigner en Basque. Cela dit, sans titularisation, elle reste dans une situation d’emploi précaire.

« L’engagement, c’est ma façon de vivre »
Elle décide donc, à 44 ans « de retourner à l’école », à l’IUFM de Pau. « C’était une période épique, entre Pau, Saint Jean Pied de Port et mes trois enfants! » se rappelle-t-elle avec le sourire. Une fois titularisée, elle fait des remplacements d’enseignement en basque pendant 5 ans. A regret, mais pour plus de simplicité, elle opte en 2008 pour un poste d’enseignante en français dans une école près de chez elle. « Les enfants sont bilingues, mais le basque est réservé à la récré, hors classe ». Maigre compensation pour elle qui tient tant à « faire vivre la culture du Pays Basque ».
C’est pour la défense de son « pays » qu’elle s’est engagée à de nombreuses reprises dans des associations de protection de la nature, ou contre certains « projets d’infrastructures injustifiés ou mal conçus ». Depuis les années 70, « j’ai fait partie de beaucoup d’associations en fonction des événements de ma vie, ou de celle de ma famille. Je ne conçois pas de ne pas m’engager dans ce que je fais, c’est ma façon de vivre… ! »

Défendre le Pays-Basque à la Région
De là, son engagement politique, qui bien que récent, est quasi-logique : « plus j’avance en âge, plus je sens le besoin de réagir. Je me suis dit que, peut-être, à travers un parti je serai plus utile, même si je n’avais aucune ambition élective…» Si elle a accepté cette candidature, c’est avant tout pour représenter et défendre le Pays Basque à la Région, parce qu’« après tout, on n’est pas comme les autres ! ». Un de ses souhaits pour son « pays », c’est une co-officialité de la langue basque, voire à terme, « mais là ça n’engage que moi », que le Pays basque devienne une euro-région. La campagne? « C’est épuisant », mais très satisfaisant pour cette éternelle curieuse. « J’y apprends beaucoup et dans de nombreux domaines. Je m’imprègne du travail qui sera bientôt le mien ! »

Solène Méric

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