« Facilité des naissances, rapidité de croissance, gain de temps et meilleurs rendements »… si la génétique est tout ce qu’il y a de plus scientifique, elle semble se transformer, à en écouter Serge Lacaze (Midatest), en une véritable solution miracle quand il s’agit d’élevages bovins. Et même si l’insémination d’un embryon « créé » en France a lieu au Brésil, ou en Amazonie, dans des conditions de vie très différentes de notre climat aquitain, les croisements génétiques par inséminations artificielles offrent tout de même de bon taux de réussite. En effet, selon Serge Lacaze, « sur 210 transferts d’embryons qui ont eu lieu de la France vers le Brésil, le Pérou et le Chili, 108 ont donné lieu à gestations soit 51 % de réussite. C’est un taux de réussite comparable à celui que l’on obtient en France.» Conclusion: « les embryons peuvent traverser des mers et s’adapter facilement ». De quoi certainement attirer l’attention des nombreux éleveurs étrangers présents dans la salle.
Le témoignage d’un éleveur colombien
Gages de ces succès, le témoignage d’Alberto Sanchez Rey, éleveur colombien qui utilise des races françaises à fin de croisement avec des races autochtones. Sur son exploitation de 805 bêtes, 461 sont de race Brahman pures, toutes les autres sont issues de croisements avec des races françaises et européennes. Ce choix, il l’a fait « pour produire plus de viande et plus de lait sur son exploitation ». Et c’est un choix qu’il ne regrette pas. Il a, par exemple, pu constater un gain de temps au niveau de l’engraissement puisqu’au vu d’une meilleur développement, l’âge de l’abattage des veaux est passé de 24 à 18 mois.
Mais, au delà de l’utilisation de la génétique au niveau individuel pour optimiser un troupeau, certains éleveurs, notamment au Portugal, se regroupent en « association d’implantation » d’une race en leur pays, pour par exemple produire du bovin viande issu de croisement avec les races autochtones. C’est ce dont a témoigné un éleveur portugais, membre de l’Association de l’implantation de la Limousine. Cette association a pour mission de gérer le registre généalogique, de contrôler la performance des animaux mais aussi de promouvoir la race Limousine dans le pays. A l’heure actuelle, l’association compte 145 éleveurs, 4000 limousines pures et 70 exploitations qui contrôlent les performances des animaux. Si le projet semble avoir nécessité un certain rodage, l’intervenant assure que maintenant et à force de travail les résultats, en terme de qualités, sont bien meilleurs. La génétique reste donc une solution miracle, qui demande tout de même beaucoup de travail…
Solène Méric