Rosa et les éleveurs: afin que le lait ne tourne pas mal


Une vache qui ne rue pas et qui n'essaie pas de vous virer à coup de queue comme un vulgaire moustique, mais une vache qui vous offre tout de même un pis symboliquement gavé (c'est de l'eau teintée en blanc) de ce noble breuvage qu'est le lait. Cette

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/05/2008 PAR Gilbert Garrouty

Le Salon de l’Agriculture d ‘Aquitaine a réussi pour la seconde année consécutive à obtenir la présence de ce stand d’animation, lequel bénéficie aussi de la participation tournante des responsables de l’élevage laitier régional. Hier c’était par exemple le tour de la girondine Marie-Henriette Gillet. Les représentants professionnels complètent la contribution de l’animateur du CNIEL, Olivier Cano, qui profite de l’attraction de Rosa et de ses longs trayons, pour expliquer la « venue » du lait, la traite, le circuit du lait depuis la salle de traite, etc. Des évidences pour les professionnels, mais qui ne le sont pas nécessairement pour celui que ne connait que son café crème du matin. Beaucoup ont par exemple oublié que pour entrer en lactation, une vache doit d’abord subir une gestation, et vêler. La traite manuelleà laquelle les passants s’exercent en s’amusant, à cependant disparu au profit des automatismes des salles de traite. Celle-ci peut d’ailleurs être vécue en vrai tous les soirs vers 17H30 avecles vaches présentes sur le salon.

Appel aux consommateurs
Un effectif très limité cependant puisque les contraintes de la fièvre catarrhale ont conduit à l’annulation des concours. Mais à tout moment, le stand du lait vaut le détour puisque la présentation du processus laitier est suivie d’une dégustation de lait que l’on peut consommer frais ou aromatisé. Et puis, comme le soulignent Marie-Henriette Gillet et Yannick Gueguen, directeur de la communication du CNIEL, la profession demande aux consommateurs de signer un appel nationalde soutien de la filière laitière française. Lancé il y a seulement 15 jours, cet appel qui se présente sous forme d’une lettre à signer ou d’une carte postale, a déjà recueilli plus de 3500 signatures. La Fédération Nationale des Producteurs de Lait redoute en effet les décisions qui vont très prochainement être prises à Bruxelles et qui vont dans le sens d’une libéralisation qui inquiète. Il ne reste plus en effet que 90 000 exploitations laitières en France, et quelque 7000 ont disparu dans le pays l’an passé. Un paradoxe à l’heure où la demande et les prix du lait augmentent. « La libéralisation est nécessaire, reconnaît Yannick Gueguen, mais un accompagnement est indispensable ». En fait le système des quotas risque d’être plus ou moins supprimé en 2015, et la productionqui en craint l’incidence sur le plan social et en matière de maintien du tissu rural, réclame un autre système de soutien. Elle le dira le 23 mai prochain au cours d’un rassemblement qui aura lieu à Bruxelles en marge des négociations.

Quand le lait monte
Reste cette question du prix qui fait dire aux producteurs « que c’est, enfin, une juste rémunération » et aux consommateurs « c’est cher »! Yannick Gueguen explique que la hausse s’explique en grande partie par la demande de l’Asie qui ne produit que 18% de ses besoins, et par l’incidence des sécheresses en Australie et Nouvelle-Zélande, lesquellescompromettent les exportations de ces pays. Ce qui pourrait signifier que l’embellie pour les producteurs français et européens n’est pas nécessairement durable….

Gilbert Garrouty

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