Un après-midi avec l’Académie à St Amand de Coly


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/08/2012 PAR Bérénice Robert

On ne peut pas les manquer. Dès les premiers pas dans les rues du petit village de St Amand de Coly, classé parmi les plus beaux villages de France, ils nous assaillent les oreilles. Eux ? Les instruments des académiciens du Festival du Périgord Noir, qui répètent inlassablement The King Arthur, l’opéra de Purcell qu’ils présenteront au public à la fin de la semaine. Flûtes, cordes ou encore clavecin, ils s’en donnent à cœur joie, et font résonner leurs voix aux quatre coins de St Amand, suscitant interrogations et étonnement chez les visiteurs. Une joyeuse cacophonie donc, mais de courte durée. Et pour cause. A quinze heures, ce 6 août, il y a répétition dans l’imposante abbaye du XIIè siècle qui a fait la réputation de St Amand.

Et là, plus de place au désordre. « En place ! ». La voix de Michel Laplénie, en charge de la direction musicale de l’Académie de musique ancienne, claque sous les hautes voutes de l’abbaye et tout le monde se concentre. Les voilà partis pour deux heures de répétition sans temps mort, cependant que dehors, gronde l’orage et tombe la pluie. Rien n’est laissé au hasard, un problème de mise en scène, une erreur dans le tempo et on recommence, sous les yeux d’un public qui entre et sort au gré de sa visite de l’abbatiale. Les chanteurs, qui pour la première fois depuis le début de l’Académie, en 2001, joueront en costumes, ont fort à faire avec la mise en scène.

« L’occasion de faire un travail musical approfondi »
Après deux heures, arrive, enfin, la pause. L’occasion d’aller discuter avec quelques académiciens qui décompressent sur les marches de l’abbaye, dans la lourdeur moite ayant succédé à l’orage. Emmanuelle et Nicolas, les violoncellistes, et Marie-Elina la violoniste se prêtent au jeu des questions sans rechigner. Ils sont assez unanimes quant à l’Académie, une expérience aussi intéressante qu’enrichissante. D’un point de vue musical tout d’abord. « C’est l’occasion de faire un travail musical approfondi, explique Emmanuelle. Et aussi de travailler avec des musiciens et des professeurs que l’on n’a pas l’habitude de rencontrer. C’est une immersion complète dans la musique. » Et cela à travers, bien sûr, une oeuvre, le fameux King Arthur, qu’ils répètent plus de dix heures par jour. Un investissement total, mais bénéfique. Comme le raconte Marie-Elina, « on participe à tout, que ce soit les lumières, les costumes ou la mise en scène, on est là à chaque étape, c’est vraiment bien ». « On regrette juste de ne pas avoir de costumes, nous les instrumentistes », plaisante Emmanuelle.

D’un point de vue humain ensuite. Difficile, en effet, de monter un tel projet, si la bonne entente entre les différents protagonistes n’est pas au rendez-vous. Heureusement, ce n’est pas le cas. « Il y a quelque chose d’humain qui passe bien entre nous tous, et c’est important pour faire de la musique », explique Marie-Elina. Des relations basées aussi, ainsi que le précise Emmanuelle, sur le partage. « On se retrouve souvent après le repas pour déchiffrer des partitions ensemble, on partage beaucoup de choses. « Et puis on mange très bien ! », ajoutent-ils tous les trois en chœur. Avec une mention spéciale pour les repas du gîte du Peuch, repaire des académiciens, qui, apparemment valent le détour. Une récrimination quand même dans ce tableau idyllique ? Emmanuelle, l’oeil malicieux, n’hésite pas une seconde :« Les chaises des répétitions ! Trop inconfortables. ». A bon entendeur…

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