Un institut régional du goût pour affiner son palais

« On s’est jetés à l’eau sur un désir et un constat. Celui de l’incapacité des enfants à déterminer par eux-mêmes ce qu’ils aiment. Ils sont influencés par le marketing, les effets de mode, ils préfèrent parfois manger une étiquette ». C’est en ces termes que Laurent Le Chevallier présente l’Institut régional du goût, toute jeune association lancée le 2 avril dernier, dont il est le président. Lui qui a notamment crée l’AAPrA, l’Agence Aquitaine de Promotion Agroalimentaire, a pour souci de valoriser les entreprises locales et les produits du terroir. Et pour lui, « tout part des enfants, ce sont les consommateurs de demain ».

Fédérer, pas empêcher

Ainsi est né l’Institut régional du goût, qui pour l’heure compte une dizaine de membres, « et beaucoup d’intéressés, comme des représentants des filières Porc Kintoa et piments d’Espelette », indique le président. Sa première mission : monter un observatoire rassemblant les informations disponibles et agrégeant les diverses initiatives autour du goût. « Il n’est pas question de faire une grande cathédrale qui écrase tout, affirme Laurent Le Chevallier. On veut fédérer, transmettre, mettre en lumière des structures ».

Avec bien sûr l’objectif de former petits et grands lors d’ateliers de cuisine et ateliers de découverte du goût. Les premiers seront chapeautés par Frédéric Coiffé, maître cuisinier, ainsi que le boucher Daniel Huvier et le pâtissier Francis Droubay. Les seconds doivent encourager la curiosité du public, ils seront axés sur l’éducation aux aliments, à la cuisine et au goût. Les deux se veulent participatifs et conviviaux. Mais avant cela, il faut former… les formateurs, ou « ambassadeurs du goût », en particulier les animateurs des Temps d’Activités Périscolaires dans les écoles. C’est l’ingénieur en science des aliments Paul Le Mens qui sera chargé de leur enseigner une méthodologie de la dégustation.

Enclencher un cercle vertueux

Dernier volet mais pas des moindres, l’Institut régional du goût compte organiser des évènements ponctuels ; une Fête du Cochon, une Fête du Chocolat ou encore une Fête du Sauternes sont en prévision. L’idée, à terme, est d’enclencher un cercle vertueux. « Nous avons la volonté de mettre en valeur tout ce qu’il se passe sur le territoire, pas seulement en Aquitaine », explique le secrétaire général Marcel Desvergne. Pour Paul Le Mens : « on s’aperçoit avec les dégustations de vin que les gens qui apprécient s’intéressent aux viticulteurs, aux cépages, au terroir ». In fine, c’est tout le territoire qui en profite. Il continue : « pourquoi ne pas faire la même chose avec le fromage, le pain, le miel ? »