Une nouvelle instance pour (ré)inventer l’agriculture


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/05/2016 PAR Solène MÉRIC

« Même si la région est immense, nous devons faire en sorte que les politiques publiques soient co-construites par la société civile et plus globalement par tous ceux qui ont des idées sur l’action publique », voilà l’idée que le Président de la Région défendait il y a quelques mois lors de sa campagne électorale. Une idée ré-exposée ce mardi au Salon de l’agriculture, alors qu’elle se concrétisait en une première conférence permanente de l’agriculture. « Mon idée est de composer un espace de réflexion, un think tank qui pourrait permettre à la Région de faire résonner ses politiques et aux acteurs d’interpeller la région, pour pouvoir expérimenter, secouer la branche…. » Une co-construction souhaitée large par le président de la région : organisations agricoles ; chercheurs, mais aussi des tiers directement ou indirectement impactant (ou impactés) sur les activités agricoles, au premier rang desquels, par exemple, les urbains…
Si la co-construction doit être le principe de forme et d’organisation définissant cette nouvelle instance, sur le fond, le principe moteur de la commission doit être celui de l’innovation et de « l’invention (ou réinvention) du modèle agricole régional ». « On ne doit pas être amarré à des certitudes ! Nous sommes la première région agricole d’Europe, nous devons être la première région d’innovation agricole d’Europe », a-t-il lancé convaincu, à l’assistance.

Face à une agriculture, « tabassée » par des évolutions internationales, des évolutions de normes, des choix des consommateurs, des crises, le Président a lancé quelques pistes de travail à l’attention des membres de la Commission, les exhortant de par leur prospection et réflexions à mettre l’agriculture dans une « véritable chaîne de valeur ». Parmi les sujets soufflés, l’adaptation climatique, l’environnement, pour ne pas dire les pesticides, l’agriculture de précision et le machinisme agricole, le passage de l’énergie carbonée à une énergie décarbonée, le travail sur le matériel végétal, mais aussi l’emploi, la formation aux innovations ou le diffusion des pratiques ou technologies innovantes … Une vision à 10 ou 20 ans partagée par Dominique Graciet le Président de la Chambre régionale d’agriculture insistant sur la nécessité de tracer une telle « feuille de route » pour l’agriculture de demain.

L’innovation: « plus qu’un coût, une richesse »Une approche de l’innovation par le monde agricole qui a d’ailleurs été le sujet de la première table ronde de l’après-midi autour de trois regards complémentaires : celui de Luc Servant, vice-président de la Chambre régionale d’agriculture, celui de Sébastien Labails, ingénieur innovation au sein de la coopérative Vignerons de Buzet, ou encore de Vincent Costes, directeur général du Pôle de compétitivité Agri Sud-ouest innovation. Revenant sur « la nécessité de faire évoluer l’agriculture et de trouver d’autres méthodes face aux nouveaux enjeux », le premier a également insisté sur l’indispensable accompagnement des professionnels. « Bien sûr dans le cadre de leur formation initiale mais aussi pour tous ceux qui ne sont pas nés avec le numérique », désormais et de plus en plus incontournable d’une révolution agricole déjà en cours, comme l’avait démontré dans la matinée, la 2ème édition des Etats Généraux de l’Innovation.
Le second intervenant a quant à lui livré l’exemple d’une innovation finalement déjà accessible, car d’une part soutenue financièrement par le biais de projets européens et régionaux, mais surtout une innovation, qui plus qu’un coût, apparaît comme « une richesse, un investissement pour l’avenir ». « Quand nous utilisons une machine à vendanger qui est capable de choisir le bac dans lequel elle va mettre les grains de raisin, c’est un atout pour choisir la qualité du raisin utilisé, mais donc à la fin aussi pour la qualité de notre vin. »
Quant à Vincent Costes, revenant sur le principe de co-construction, le pôle de compétitivité Sud Ouest Innovation qu’il dirige, en est la démonstration fertile, puisque basé sur le principe que « l’innovation ne se construit pas en silo, mais par le croisement des idées, des technologies et par l’apport de sources multiples de compétences », explique-t-il. « Nous croisons des acteurs d’horizons différents pour déclencher un mécanisme d’innovation », et de citer en exemple, la co-animation de groupe de travail avec le pôle de compétitivité Aérospace Valley, permettant le croisement entre aéronautique et monde agricole. Un croisement duquel naît des projets autour de la géolocalisation, le GPS, ou encore la robotique… Avec 371 projets de R&D portés par le pôle Agri Sud Ouest Innovation depuis 2007, les assemblages innovants autour de l’agriculture et de l’aéronautique sont féconds…

Cette conférence permanente de l’agriculture ouverte sous de bons auspices et des parrainages enthousiastes des participants, va désormais se réunir 2 fois par an.

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