Vincent et son futur métier : éleveur


Il a 18 ans, le visage jeune encore et pourtant un regard déterminé. Comme son père, il sera éleveur de bovins. Un métier contraignant, aux revenus incertains. Mais une passion pour ce jeune homme qui « n'a pas envie de rester assis toute la journée

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/05/2009 PAR Vincent Goulet

Parce qu’il a été « collé » à son lycée de Bazas, Vincent a été désigné « volontaire d’office » pour tenir le stand des lycées agricoles de la Région Aquitaine au Salon de l’agriculture. Il se plie de bonne grâce à la sanction qui n’en est pas vraiment une pour lui : le hangar tout proche bruisse de bovins de toute sortes et de toutes races, un festival pour ce passionné qui a grandi dans l’exploitation paternelle à Monségur. Parmi ses frères, il est le seulà vouloir continuer ce métier : « L’agriculture, il n’y en a plus beaucoup qui veulent y travailler. Trop de contraintes par rapport au salaire. Le prix des produits ne va pas. Actuellement, avec le litre de lait à 20 centimes, on perd 70 euros par tonne de lait. »

« L’agriculture a toujours été en crise »
Vincent connaît bien l’économie de son secteur et ses risques : aléas climatiques, problèmes sanitaires, cours fluctuants du marché et spéculation, investissements dont il est impossible de prévoir la pertinence à moyen terme. « Pour produire une vache laitière, il faut trois ans. Le cours du lait a bien le temps de changer entre-temps. » Cela ne l’effraie pas, cela fait partie de l’ordre des choses. « C’est pourquoi la PAC a un gros budget. Mais ces subventions permettent d’assurer l’approvisionnement en matières premières de la première industrie française, l’agroalimentaire. » Pour le lycéen, la qualité est ainsi au rendez-vous, avec des prix proches des cours mondiaux. « Je ne crois pas au bio. C’est trop cher pour le consommateur. Je suis pour l’agriculture raisonnée. Mais on est de moins en moins aidés.»

Et l’Europe ?
Dans certains cas, les règlementations françaises sont parfois plus fortes que les réglementations européennes, dans d’autres cas, c’est le contraire. Mais c’est toujours la règlementation la plus contraignante qui s’impose aux éleveurs. Il faut se mettre aux normes, investir sans cesse. « Pour le lait, les normes sont draconniennes », explique Vincent, « il faut que cela soit propre. Il y a le bien-être animal aussi, on y pense ici beaucoup plus qu’au Brésil ou en Argentine ».

Quand on lui demande pour qui il va voter aux élections européennes du 7 juin, il avoue ne pas savoir. « Les médias n’en parlent pas. On ne parle pas de l’agriculture. Je voterai pour celui qui défend les agriculteurs » José Bové ? « Non, je ne crois pas, il est trop puriste. »

VG

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