A Bordeaux, plus d’un millier de personnes défilent pour défendre le droit à l’avortement


Isabelle Camus
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/05/2010 PAR Nicolas César

Comment peut-on expliquer qu’Alain Juppé, le maire de Bordeaux ait donné l’église Saint-Eloi à l’abbé Laguérie, un ancien membre de la Fratenité Saint Pie X, la frange la plus « dure » de l’Eglise ? D’autant qu’à l’époque, ce curé était fortement marginalisé et jugé indésirable par l’archevêché de Bordeaux. Caroline Fourest, écrivaine, auteur de plusieurs enquêtes sur les intégristes est venue apporter quelques éléments de réponse, aux côtés de la députée Michèle Delaunay. « Un an après les élections municipales, Alain Juppé n’a pas pris ce risque par calcul politique, et d’ailleurs il avait plus à y perdre auprès d’un électorat catholique. On ne peut pas non plus le soupçonner d’être intégriste », a-t-elle affirmé. Elle avance une troisième hypothèse. La journaliste a découvert que Me Thomas Rivière, membre éminent de la paroisse Saint-Eloi, et avocat fiscaliste à Bordeaux gère, au niveau national, 70% des affaires de défiscalisation pour rénovation du patrimoine historique. Il est aussi directeur de l’école Saint-Projet. Une école, où les jeunes chantent des chants nazis dans l’émission des « Infiltrés ». Dans le cadre de la rénovation de Bordeaux, la plupart des dossiers sont passés entre les mains de ce puissant notable local. Selon Caroline Fourest, il serait parvenu à obtenir d’Hugues Martin, alors député UMP de la Gironde, un amendement à l’Assemblée nationale pour que la défiscalisation du patrimoine historique ne soit pas plafonnée.

Les écoles hors contrats dans le collimateur

« La rénovation de l’Eglise Saint Eloi a été somptueuse et extrêmement rapide, 8 mois seulement. On se doute que le denier du culte n’a pas suffi à financer ses travaux. D’où vient l’argent ? En tant que propriétaire des locaux, le maire de Bordeaux a eu connaissance du dossier financier et a dû l’approuver. Aujourd’hui, nous demandons, sans succès, à ce que ce dossier nous soit transmis. Nous voulons connaître la vérité pour les Bordelais », demande Michèle Delaunay, députée PS de Gironde. « A l’époque, nous nous sommes battus pour que les lois de la République soient respectées, mais malgré des décisions de justice en notre faveur, le maire n’en a pas tenu compte », souligne Gilles Savary, vice-président du Conseil général de Gironde. « Ce qui est le plus grave, en dehors de l’église Saint Eloi, c’est ce qui se passe à l’école Saint-Projet, il faut s’intéresser de près au niveau national à ses écoles hors contrat », conclut Caroline Fourest.

Nicolas César

Crédit photo : Isabelle Camus

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