La fièvre catarrhale monte et fait plonger l’ Aquitanima de Bordeaux


Conséquence du réchauffement climatique,de la mondialisation, ou encore de l'introduction d'animaux de cirque, la fièvre catarrhale ovine a gagné depuis quelques années les pays du sud de l'Europe, et maintenant la France. L'émoi et les mesures de pr

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Publication PUBLIÉ LE 03/04/2008 PAR Gilbert Garrouty

L’inquiétude des éleveurs qui craignent avant tout, comme le souligne dans le Gers Bernard Malabirade, secrétaire général adjoint de la Fédération Nationale Bovine, pour la santé de leurs animaux est vive. Il s’avère en effet que cette maladie, également appelée maladie de la langue bleue, peut désormais – en raison de mutations des types de virus atteindre les bovins alors que jusqu’ici elle était surtout connue chez les ovins.En tout cas l’apparition de nouveaux foyers conduit les autorités sanitaires à étendre les périmètres règlementés dans les départements de la Gironde et des Landes. Les pouvoirs publics précisent cependant que les nouveaux cas ont été détectés à l’occasion de contrôles précédant des déplacements d’animaux, au sein de « troupeaux sentinelles « et « qu’aucun symptôme apparent de la maladie n’a été constaté » .

La zone règlementée de Gironde

La zone réglementée qui existait déjà à propos du sérotype 8 de la maladie est étendue en fonction de la variante constatée qui est de sérotype1. La zone réglementée girondine intègre désormais les arrondissements de Blaye, Lesparre-Médoc, Arcachon,, et les cantons de Bazas, Blanquefort, Branne Carbon-Blanc, Castelnau-de-Médoc, Coutras, Créon,Fronsac, Guitres, Labrède, Libourne, Lussac, Saint-André-de-Cubzac, Saint-Symphorien, Villandrault, Bègles, Bouscat, Cenon, Talence, Villenave d’Ornon, Floirac, Gradignan, Lormont, Mérignac, Saint-Médard-en-Jalles, Pessac, et Bordeaux.. La zone sérotype 8 est faite des cantons d’Auros, Cadillac, Castillon-la-Bataille, Grignols, Langon, Monségur, Pellegrue, Podensac, Pujols, La Réole, Sainte-Foy-la-Grande, Saint-Macaire, Sauveterre-de-Guyenne, Targon.

Des vaches à Bordeaux malgré tout

Il est à noter que la maladie qui n’est pas transmisssible à l’homme, ne l’est pas non plus par contact entre les animaux. C’est une affection virale, naguère seulement présente dans les zones subtropicales, qui se transmet presque exclusivement par l’intermédiaire de moucherons piqueurs du type Culicoïdes. Elle provoque fièvre, boiteries, amaigrissement chez les ruminants, et dans certains peut entraîner la mort. Les mesures de prévention mises en place en France ne comportent pas d’abattage systématique, mais se traduisent par la désinsectisation, les contrôles sérologiques et virologiques par pélèvement sanguin sur les sujets devant être déplacés. C’est dire qu’en théorie la tenue des concours de Bordeaux, début mai, dans le cadre d’Aquitanima, n’était ni interdite, ni impossible. C’est au cours d’une réunion de concertation que les éleveurs, en dépit de l’intérêt génétique et économique de la manifestation, ont préféré opter pour l’annulation de celle-ci. Choix qui, souligne-t-on du côté des organisateurs, s’est effectué sans aucune pression. De plus, la concomitance avec les concours et les campagnes de vaccination sur le terrain, la superposition des zones à V1 et à V8, les complications et les coûts découlant des prélèvements sanguin (aller et retour), étaient autant d’éléments difficiles à gérer. On remarquera toutefois que le salon de Paris s’était tout de même tenu….Il est vrai que la pression était moindre:à ce jour quelque 3866 cas ont été répertoriées en France pour la seule année 2008.

La ferme quand même

Coup dur pour le salon de l’Agriculture de Bordeaux? Bruno Millet, en charge de la communication, ne le croit pas. « Contrairement à ce qui a été écrit, il y aura des vaches à Bordeaux, et pour le public, il n’y aura rien de changé ». La ferme d’Aquitaine sera au rendez-vous avec de multiples centres d’intérêt qui feront vivre la manifestation. Une quarantaine de vaches girondines, dont celles du Conservatoire des races d’Aqutaine, seront exposées (elles subiront les tests obligatoires) ainsi que volailles et porcins.. Côté professionnel, les circuits de visites d’élevages sont maintenus ainsi que le colloque international. Une journée européenne de l’élevage est également programmée pour le vendredi 2 mai, ainsi qu’un concours de jugement de bétail par les jeunes. Sur le terrain, la vaccination contre le type V1 (le vaccin contre le V8 n’est pas prêt) bat son plein dans le Gers, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, et l’ensemble du corps vétérinaire est mobilisé. C’était le cas chez Bernard Malabirade, à Verlus, dans le Gers où un troupeau de 180 têtes a été traité en quelques heures grâce à la présence de matériel de contention adapté. Le coût de l’opération est allégé par la prise en charge de 50% de la charge par les pouvoirs publics. Il n’en reste pas moins que la fièvre catarrhale rend quasiment impossible le commerce du bétail. Cela d’autant plus que l’Italie a interdit l’entrée des broutards ( jeunes bovins destinés à l’engraissement) français. Comme le dit Bernard Malabirade, les éleveurs de bovins qui n’ont pas bénéficié d’embellie de marché comme les céréaliers, ont à faire face à un nouvel aléas, et ils doivent attendre pendant au moins trois mois (délai indispensable à l’immunisation) une reprise. hypothétique…

Notre photo: vaccination dans le Gers ( Ph Aqui)

Gilbert Garrouty

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