Les violences conjugales, un fléau loin d’être endigué en France


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/11/2010 PAR Nicolas César

Cette année, l’Etat avait fait des violences conjugales une grande cause nationale. Vous ne le saviez pas ? Ce n’est guère étonnant. Les budgets alloués aux associations de défense des femmes battues n’ont pas augmenté, au contraire même dans certains cas. D’ailleurs, le Planning familial a jugé mercredi 24 novembre « bien insuffisant » le bilan des actions de lutte contre les violences faites aux femmes en 2010. « Où est donc passée la volonté politique affichée ? », s’interroge-t-il dans un communiqué. Pourtant, « les associations espéraient percevoir une lueur d’amélioration de la prévention, de la prise en charge des femmes victimes de violences et de la condamnation des auteurs tout en protégeant de possibles récidives », ajoute le texte.

La nouvelle loi protège mieux les victimes de violences conjugales

Ceci étant, il y a eu des avancées intéressantes, reconnaît le Planning familial. Notamment, la loi du 9 juillet juillet 2010. Désormais, toute femme en situation de danger peut aujourd’hui saisir le juge et bénéficier sans délai de mesures de protection indépendamment ou en amont du dépôt de plainte (attribution du logement, exercice de l’autorité parentale, contribution aux charges du mariage). Par ailleurs, le texte prévoit d’accorder ou de renouveler leur titre de séjour aux femmes venues en France au titre du regroupement familial, si elles se sont séparées de leur mari en raison de violences.Les mesures liées à l' »ordonnance de protection » sont applicables durant 4 mois, avec possibilité de renouvellement en cas de dépôt par la victime d’une requête en divorce ou en séparation. Le conjoint violent qui ne respecterait pas les mesures de protection encourt deux ans de prison et 15 000 euros d’amende. Outre ce nouveau dispositif, la loi du 9 juillet 2010 crée un délit de violence psychologique et étend la procédure d’éviction de l’auteur de violence actuellement applicable au conjoint marié aux personnes pacsées et aux concubins. Mais, surtout, la loi prévoit aussi de mieux protéger la victime d’un conjoint violent, grâce au bracelet électronique, qui va être expérimenté trois en France. En Espagne, le dispositif existe déjà. « Mais le passage par la case justice reste difficile pour de nombreuses femmes. Si l’on regarde les statistiques sur les décès, la majorité n’avait pas présenté de plainte ou de mesure de protection », fait remarquer Laetitia Franquet, doctorante en sociologie à l’Université Victor Segalen à Bordeaux, qui réalise une thèse comparative sur la prise en charge des violences conjugales en Aquitaine et en Catalogne. Par ailleurs, « il reste encore beaucoup à faire dans le domaine de la prévention en milieu scolaire et de la recherche. Nous n’avons même pas d’observatoire des violences conjugales, ni même de cursus universitaire sur le sujet », conclut Maguy Maruejouls, directrice de l’Union régionale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles en Aquitaine.

                                                                                                                   Nicolas César
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