Au Thou, la ferme Arozooar mise sur l’indépendance agricole


Depuis le premier confinement, la ferme associative Arozooar a créé des serres pour faire ses propres plans

Les premiers semis de l'automne prochain sont déjà prêtsAnne-Lise Durif
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/04/2021 PAR Anne-Lise Durif

Le confinement du printemps de l’an dernier avait été une vraie leçon pour l’association Arozoaar. Depuis sa création en 2017 au Thou, ce chantier d’insertion en maraîchage bio est livré en plans de légumes et de fruits par un horticulteur de Bretagne. « A partir de mars 2020, le trafic routier était tellement perturbé qu’on craignait de ne pas recevoir notre cargaison – des milliers de plans, une fois tous les quinze jours, qui représentent la production des mois à venir. Si on ne les avait pas reçus, on aurait été obligé de fermer quinze mois », relate la fondatrice Fabienne Pouyadou.

Un scénario inenvisageable pour la directrice de la structure, qui fait travailler 14 salariés et nourrit 150 foyers adhérents, sur la ferme de 4 ha des Monts d’Or. « La situation nous a permis de nous rendre compte que nous n’étions pas aussi autonomes qu’on le croyait », relate Fabienne. L’association a décidé depuis de produire ses propre plans. Aidé par la Région et le plan de relance de l’Etat, la structure a pu acheter et monter une première serre, un tunnel de 450 m2. Le montage a commencé l’été dernier. Deux bâtiments de 100m2 chacun, un hangar et un bureau, ont également vu le jour. Ils permettront de soutenir la partie vente, qui se faisait jusqu’alors sous une grande tente.

Sous la serre, 4600 godets de semis ont déjà été installés. La production de l’automne prochain murit lentement sur un tapis chauffant, qui maintient une température constante en cette période de gel. « Notre objectif est de sortir 60 000 plans par an pour nous, mais la serre est dimensionnée pour en produire, à terme, 240 000 par an. Nous allons d’abord sécuriser notre production, puis d’ici un an, nous ouvrirons la vente de plans aux autres maraîchers du secteur », explique Fabienne Pouyadou.  La directrice veut « assurer des conditions professionnelles » de culture « si on veut vendre à d’autres  agriculteurs des produits de qualité ». Si un quart de la serre est occupée aujourd’hui, elle serra équipée à moyen terme de tables pourvues d’un système d’irrigation constant. La structure a également investie dans une « motteuse », une machine pour faire des mottes de diverses tailles, avec les semis intégrés.

Avec cette diversification de l’activité, l’association prévoit d’établir un nouveau plan de développement à 3 ou 4 ans. « Aujourd’hui, nous sommes sollicités de part et d’autre sur de nouveaux projets : pour des installations de nouveaux maraîchers ou pour fournir la restauration collective, par exemple. L’agglomération Aunis sud nous a également sollicité pour participer au développement de leur programme « territoire zéro chômeur ». On aimerait également poursuivre notre participation au programme Paniers Solidaires, mis en place l’été dernier », poursuit Fabienne Pouyadou. Ca tombe bien, le plan de relance entend encourager les structures de l’économie sociale et solidaire favorisant l’insertion professionnelle. En Nouvelle-Aquitaine, une enveloppe de 15,9 M€ est prévue pour contribuer au développement de 231 projets, créateurs de 3079 emplois. Arozoaar fait partie des 32 structures de Charente-Maritime aidées par ce plan, à hauteur de 130 000€.  

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