Cinéma : l’alléchant casting du Fifib 2020


Fifib
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 17/09/2020 PAR Romain Béteille

Un festival sans village Mably, avec des mécènes en moins (mais, heureusement, « pas de désengagement sur du long terme ») et avec moins d’invités internationaux, mais un festival quand même. Les organisateurs/trices du Festival International du Film Indépendant de Bordeaux (FIFIB pour les intimes) ont récemment dévoilé la programmation de l’édition 2020, qui aura bien lieu du 14 au 19 octobre dans un contexte où de nombreux évènements culturels sont annulés pour cause d’épidémie de Covid-19 et après le renforcement des mesures annoncées ces dernières semaines par la préfète de région, Fabienne Buccio (qui a laissé espérer une amélioration récemment). « On est passé par plein de phases depuis le mois de mars, il a fallu se réadapter plusieurs fois. On a perdu des sponsors privés en mars-avril mais on a aussi pu consolider des partenaires historiques et en créer de nouveaux. Le fait est qu’on recrutera aussi moins de bénévoles que d’habitude », a souligné la directrice du festival, Pauline Reiffers.

« Un jury turbulent »

Qu’importe, le casting des invités (plus national que d’habitude) et la liste des films présentés affiche une belle diversité… et même une certaine dose de poil à gratter, juste assez pour attiser la curiosité des spectateurs. « On peut dire que c’est un jury plutôt turbulent, ce n’est pas vraiment des gens qui font ce qu’on leur dit de faire, ils prennent des risques ». Figurent ainsi dans le jury de la compétition française la chanteuse et actrice Lio ; la réalisatrice, scénariste et actrice Delphine Gleize ; l’actrice, mannequin et chanteuse Alma Jodorowsky ou encore la réalisatrice Maïmouna Doucouré dont le premier long-métrage, Mignonnes, a remporté le prix de la meilleure réalisation au festival de Sundance cet été. Le film, proposé sur Netflix aux États-Unis depuis le 9 septembre (et sorti en salles le 19 août en France) a déclenché une polémique forte outre-Atlantique, accusé d' »hypersexualiser » des enfants. Pour les organisateurs du festival, « il était hors de question de censurer un film. On l’a vu assez tôt, on était très enthousiaste et maintenir Maïmouna Doucouré dans le jury était une évidence dès le début, on n’a jamais envisagé de changer d’avis ». Un second jury, destiné à la compétition internationale, a été choisi parmi cinq bordelais(es) cinéphiles. 

Casting cinq étoiles

On l’a compris, pas question de réduire une liste d’invités à une polémique. Mais les films présentés, alors, ils racontent quoi ? La soirée d’ouverture, par exemple, projettera le nouveau film de Maïwenn (réalisatrice du génial « Polisse » sorti en 2011… déjà) baptisé « ADN », en sa présence à l’UGC le mercredi 14 octobre dès 19h. Il raconte l’ouragan familial vécu par Neige, mère de trois enfants divorcée qui va se retrouver confrontée à la mort d’Emir, ce grand-père algérien qu’elle adore. La soirée de clôture, elle, mettra en avant le premier film de Laurent Lafitte derrière la caméra, « L’origine du monde », comédie décalée et adaptation d’une pièce de théâtre centrée sur Jean-Louis, victime d’un arrêt cardiaque mais pas vraiment mort pour de bon… Deux salles, deux ambiances, comme on dit. Et entre les deux ? Beaucoup de choses.

D’abord, six films en compétition internationale dans laquelle le vainqueur repartira avec une bourse de 4000 euros attribuée par la ville de Bordeaux et 3000 euros de plus pour assurer la promotion du film (achat d’espace presse). Ces longs métrages vous mèneront à rencontrer une chercheuse parisienne amoureuse d’un diplomate russe (« Passion simple » de Danielle Arbid), une étudiante niçoise d’origine italienne de retour dans son pays d’origine où elle retrouve des oliviers qui ont un coup de mou (« Sème le vent » de Danilo Caputo), un jeune chinois en partance pour une carrière de journaliste à Pékin (« The Best is yet to come » de Wang Jing), une mère mexicaine en voyage à la recherche de son fils disparu (« Sans signe particulier » de Fernanda Alvarez), deux retraités hongkongais qui tombent amoureux (« Un printemps à Hong-Kong » de Ray Yeung) et un flic iranien qui poursuit un parrain de la drogue (« Just 6.5 » de Saeed Roustaee).

Cette belle galerie de personnages croisera celle des six longs métrages en compétition française (le lauréat recevra 3000 euros de la Région et la même somme pour la promotion du film) : une réalisatrice fan de sa grand-mère (« Trop d’amour » de Frankie Wallach), un jeune homme qui veut sauver sa cité menacée de destruction (« Gagarine » de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh), un jeune détenu fraîchement sorti de prison qui tente de s’intégrer (« Vaurien » de Peter Dourountzis), une infirmière embauchée par son père dans une entreprise pas toute blanche côté pollution (« Rouge » de Farid Bentoumi), un « péquenaud des collines » du Kentucky (« The Last Hilbilly » de Diane Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe) et un employé de salon de massage de 19 ans confronté aux griffes de la pleine lune (« Teddy » de Ludovic et Zoran Boukherma). 

Teasing et pratique

On pourrait vous parler des courts-métrages (il y en a 19 dont 11 en « contrebande », des réalisations loin du schéma traditionnel de la production) qui convoquent tour à tour l’intelligence artificielle, le stalk, Shakespeare ou Michel Houellebecq. On pourrait aussi vous détailler les films hors compétition (ils sont neuf), coup de cœur de l’équipe de programmation du festival parmi lesquels le nouveau film de Gaspard Noé (coucou « Enter The Void », on t’aime) ou une nouvelle version des « Indes Galantes » par Philippe Béziat. On pourrait, enfin, vous présenter l’ensemble des projections « focus » et « carte blanche » des invités, des courts métrages « machinimas » (réalisés à partir de jeux vidéo), de la programmation jeune public ou encore du volet « création » du festival qui favorisent les rencontres entre professionnels. Mais au fond, vous l’aurez compris, on préfère vous laisser quelques surprises et en venir directement aux infos pratiques.

Le festival se partagera entre cinq lieux : le cinéma Utopia et l’UGC Ciné Cité à Bordeaux, le cinéma Jean Eustache de Pessac, le théâtre Molière et la MECA à Bordeaux. Pour les cinéphiles qui voudraient tout voir (dans la mesure du possible), il est à 60 euros en plein tarif, 45 euros en tarif réduit (moins de 26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, public handicapé, intermittent(e)s du spectacle). Les billets, quant à eux sont à 7 euros au tarif normal avec des tarifs spéciaux pour l’Utopia (4,50 euros pour la première séance de la journée, 4 euros pour les enfants, 50 euros les dix séances). Les soirées d’ouvertures et de clôture sont à 10 euros chacune. Pour réserver en ligne les billets des séances, masterclass et soirées spéciales, une seule adresse : www.fifib.com. Au vu du programme, on peut dire que la morosité ambiante n’empêche pas de faire quelques folies. Tous en salles ! 

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