Emmanuel Macron à Angoulême : des signaux positifs aux auteurs de BD


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 31/01/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

Cela faisait 35 ans qu’un Président de la République n’avait pas rendu visite au Festival de la Bande dessinée d’Angoulême. La fois précédente,  et l’unique fois, c’était François Mitterrand, le 26 janvier 1985. Jeudi, la journée d’ouverture de cette 47e édition s’est déroulée dans un contexte particulier marqué par la venue d’Emmanuel Macron et de Franck Riester, ministre de la Culture, et des manifestations contre la Réforme des retraites. 
Après le volet économique avec le lancement d’une ligne pilote de production de batteries pour véhicules électriques au sein de l‘usine Saft de Nersac ., Emmanuel Macron a consacré, ce jeudi,  la deuxième partie de sa visite en Charente à la culture et plus particulièrement au 9e art.  L’année 2020 a été consacrée « année de la BD » par le ministère de la Culture mais son lancement, lors de cette journée d’ouverture  a tourné court : des manifestants contre la Réforme des retraites, auxquels s’étaient joints quelques auteurs en colère face à une précarité grandissante, ont scandé des slogans anti-Macron.
Pendant ces manifestations en centre ville, Emmanuel Macron a déjeuné avec des éditeurs et des auteurs dont de jeunes auteurs et scénaristes, Cécile Bidault et Cy et Marc Antoine  Boidin. Les débats ont porté sur les enjeux et la situation des auteurs dont plus d’un tiers vit sous le seuil de pauvreté. Il fut  bien sûr question du rapport de Bruno Racine, qui participait à ce déjeuner, dans lequel ce dernier dresse une série de 23 recommandations en vue d’améliorer la situation des artistes-auteurs. Le rapport  préconise que les politiques publiques de soutien aux artistes auteurs doivent être renforcées. 

Pour une plus juste répartition des recettes 

 Pas de question de tirer un trait sur la bande dessinée, c’est le message qu’a voulu porter Emmanuel Macron, en se rendant jeudi soir au Théâtre où il a participé à la remise des prix des jeunes talents du Festival, argumentant que la BD est un art majeur, au sens où il a toute sa place à l’école et au sein de la création française  et « nous voulons le reconnaître comme tel ».  Il a indiqué que le secteur en situation délicate, en dépit d’un marché français de la bande dessinée en progression, serait accompagné par l’Etat.
Dans un discours d’une vingtaine de minutes, « Emmanuel Macron n’ a donc pas raté l’occasion d’envoyer des signaux positifs aux auteurs. Il a plaidé pour que le « Centre national du livre oriente davantage ses  financements vers les auteurs, aujourd’hui c’est 15 %, c’est insuffisant. Il a indiqué que les auteurs doivent mieux être aidés et protégés. « On doit mieux rémunérer ceux qui créent, qui inventent des personnages qui permettent aux bandes dessinées d’exister. » Sans entrer dans les détails, le chef de l’État a promis une prochaine « simplification administrative pour mieux protéger les créateurs dans leur quotidien. Il s’est aussi clairement prononcé en faveur d’une plus juste répartition des recettes de la BD entre les auteurs, les éditeurs et les librairies en misant sur le dialogue entre professionnels : « la BD française est l’une des plus inventives au monde et je crois au dialogue permanent de nos auteurs et de nos éditeurs. » Parmi les autres pistes évoquées, le développement des résidences d’artistes. A charge désormais, à Franck Riester, le ministre de la Culture de développer la feuille de route tracée par Emmanuel Macron. Les professionnels attendent avec impatience qu’il dessine un avenir meilleur pour la bande dessinée hexagonale. Les déclarations de bonnes intentions  lors du Festival ne pourront suffire. 

 

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